xDD Mais comment as-tu deviné? x) Pour tout t'avouer, j'en suis au chapitre 4 sur un autre forum, mais je ne devrais pas tarder à rattraper le retard sur celui-ci, vu que je ne suis pas... très rapide on va dire, pour écrire la suite xD
Je poste quand j'ai un commentaire au minimum, pour éviter les double-post ^^ Donc je t'offre le chapitre 2 dès maintenant ! ;D
Chapitre 2 : Le psy
« …Voilà, en gros je suis là pour ça. »
L’homme repoussa lentement ses petites lunettes rondelettes contre l’arête de son nez.
« Bien entendu. Je vous en prie, racontez-moi donc ce rêve. »
Il le considéra du coin de l’œil, un sourire qui se voulait sympathique sur le visage. Il se savait mignon et n’hésitait pas à en user. Il y était si habitué que même à cet instant précis, il continuait inconsciemment son petit jeu séducteur. Quand la scène vous tient, elle ne vous lâche plus.
« Si vous voulez.
-Non, ce n’est pas ainsi qu’il faut procéder. C’est uniquement si vous, le voulez. »
Il se redressa sur son siège.
« Oui, bon. Eh bien, comment dire… »
Il chercha ses mots, une main se grattant le menton pendant que l’autre caressait négligemment le bras du fauteuil.
« Ça évolue, vous voyez. Au départ, c’était juste… comme une sensation. Je me réveillais en me sentant… un peu comme si je sortais d’un long voyage en avion. La bouche et les yeux secs, un léger mal de crâne, une grande fatigue… je sais pas trop si vous voyez ce que je veux dire? »
Le petit homme en face de lui acquiesça en rehaussant à nouveau ses lunettes. Il laissa le silence envahir la pièce avant de continuer, sur un ton hésitant, peu sûr, ce qui ne lui ressemblait pas vraiment.
« Donc, au début ça se passait comme ça… Un sentiment confus. Et puis, au fur et à mesure… des choses se sont précisées. Enfin, pas vraiment non plus… C’est toujours un grand flou, même si ça devient de plus en plus clair. Mais, ce qu’il y a… »
Il s’interrompit avant de plonger ses yeux dans ceux de l’homme. Pouvait-il vraiment l’aider? Pouvait-il seulement comprendre ce qui lui arrivait? En soupirant légèrement, il se redressa un peu plus.
« Il y a un truc qui est toujours là depuis le début. »
Nouvelle pause. C’était pourtant simple à dire! Cependant, la peur indicible que cet homme, en face de lui, ne le juge ou ne le prenne pas au sérieux, lui tournait légèrement l’estomac. Le psychiatre Kim releva ses yeux du cahier qu’il était en train de remplir abondamment.
« Je vous en prie, développez. »
Il demeura interdit. L’homme esquissa un petit sourire qui se voulait encourageant.
« Allons, monsieur Yang, je sais que cela peut être difficile, mais je suis convaincu que vous pouvez y arriver. Tout ce que vous dites est confidentiel, ne vous inquiétez pas. Et nous ne sommes pas ici pour vous jugez, mais pour trouver une solution à votre problème ensemble. »
Il demeura interdit. Peut-être qu’il pouvait l’aider, après tout.
« Eh bien voilà. Ce truc, c’est elle. Il avala avec difficulté sa salive, fermant les yeux quelques instants pour reconstituer l’image dans sa tête. Au départ juste des yeux. Mais pas des yeux asiatiques, plutôt des yeux de chat, ou de biche, très grands, d’un vert clair incroyable. Au début c’était ça qui me réveillait. Et puis j’ai vu son visage. Ses mains. Son cou. Ses cheveux, châtains orangés, vraiment une couleur que j’ai jamais vu sur des cheveux en Asie, crut-il bon d’ajouter. Et c’était toujours le même regard vert, avec des reflets fauves. »
Il releva sa tête vers monsieur Kim, qu’il avait baissée entre temps pour observer le si intéressant bureau de chêne qui occupait la plus grande partie de la pièce. Celui-ci demeurait impassible, notant consciencieusement toutes sortes de remarques inconnues à Yo Seob. Car il s’agissait bien de lui. Le chanteur ô combien apprécié, à la réputation mignonne et sympathique, le membre du groupe en vogue BEAST, le seul et unique Yang Yo Seob… Oui bon, il ne fallait pas exagérer non plus. Pour lui, sentir sa voix vibrer et tâter le sol de la scène sous les cris d’amour des fans lui suffisait amplement. Bon d’accord, c’était déjà beaucoup mais, comme tout artiste, les exigences qu’il possédait étaient à la hauteur de son travail. Du moins l’espérait-il.
« Avez-vous eu une petite amie récemment?
-Non, je suis célibataire.
-Et vous ne vous sentez pas un peu seul?
-Je n’en ai pas vraiment le temps », plaisanta-t-il.
L’homme le considéra par-dessus ses lunettes sans se départir de son air impassible.
« Parlez-moi de vo ex petites amies je vous prie. »
Était-il sérieux? Oui, sans aucun doute. Il avala avec difficulté sa salive. Il n’aimait pas tellement parler de ce sujet. Enfin, même des filles en général. C’était… comment dire… gênant?
« Je… j’avais pas mal de succès au lycée, mais la plupart des filles avec qui j’ai accepté de sortir ont fini par m’annoncer qu’elles me considéraient plus comme un petit frère au final.
-Je vois. Et… êtes-vous allé jusqu’au bout d’une relation avec certaines d’entre elles? »
Il manqua s’étouffer en entendant cela. Vraiment, tous ces maudits psys étaient-ils aussi… aussi… Il ne trouvait même pas les mots tant cela lui semblait choquant. Sentant ses joues chauffer, il continua à s’abimer dans la contemplation du bureau, tirant sur le col de son t-shirt avec insistance.
« Ben… une seule fois, ça a failli mais… non.
-Je vois. »
Je vois. Cet abruti n’était-il donc pas capable de dire autre chose?! Yo Seob commençait sincèrement à se sentir mal à l’aise. Plus que mal à l’aise. Il aurait tout donné pour quitter cette pièce au plus vite.
Yo Seob était quelqu’un qui aimait qu’on le regarde. Il se complaisait aisément dans les rires généraux lorsqu’il les provoquait, adorait le jeu et la scène, le chant, surtout pour son talent qui causait tant d’admiration, les regards posés sur sa personne… Seulement, ce qu’il n’avait jamais eu et qu’il ne pouvait qu’imaginer avec peine, c’était cette chose que tout un chacun appelait l’Amour avec un grand A. Il en avait chanté, de belles chansons traitant de ce sujet, des tristes ballades romantique aux déclaration enflammées, mais jamais il n’avait ressenti avec tant d’ardeur les sentiment exprimés en celles-ci envers quelqu’un. Quand bien même certaines filles lui avaient plu, il s’était bien vite rendu compte que son apparence de mignon petit garçon était la seule chose qui les intéressait. Une fois devenu un peu connu, les choses n’avaient fait qu’empirer. L’apparence, toujours, cette traitresse qui brouille les sens et envahit les cœurs de mensonges, se trouvait au tournant.
L’arrêt du crissement du stylo sur la feuille de papier que gribouillait monsieur Kim sortit le jeune chanteur de ses pensées.
« Monsieur Yang, notre première séance touche à sa fin. D’après ma première analyse, il me semble que vous souffrez d’un léger surmenage et d’un certain isolement.
-Pourtant je vois des gens toute la journée, l’interrompit-il.
-Vous les voyez, mais leur parlez-vous vraiment? Même avec les autres membres de votre groupe, j’ai l’impression que la communication n’est pas vraiment là. Me trompe-je? »
Il ne répondit pas. Ils étaient tous occupés à droite à gauche ces jours-ci, certains pour des tournages, de pubs ou de dramas, d’autres en solo ou en coproduction. Lui-même avait eu cette année une comédie musicale et des apparitions dans un certain nombre d’émissions à la mode.
« Prenez-vous le temps de vous poser avec des amis?
-Non, admit-il en se mordant la lèvre.
-Vous devriez commencer par là. Bien sûr notre thérapie ne s’arrête pas là. Posons un rendez-vous pour dans un mois, nous discuterons des éventuelles améliorations ou stagnations de votre état.
-Bien. »
Il se leva, soulagé d’en avoir terminé avec cette affreux entretien. Voir un ou deux amis pour se soigner? Si ce n’était que cela, il était bien d’accord pour suivre le traitement, bien qu’il doutât sérieusement de son efficacité. Remerciant monsieur Kim pour la forme, il quitta la pièce d’un pas pressé et encore préoccupé. Comment évoluerait le rêve cette nuit?
…
C’était ce regard.
Ces iris à la limite de la phosphorescence, ces pupilles minces et effilées qui semblaient vouloir pointer à la fois vers le ciel et la terre, cette couleur pourpre mélangée à la clarté du vert citron, acidité et douceur, chaleur et froideur à la fois, tout dans ces yeux semblaient aspirer et rejeter l’autre.
L’autre, lui.
Ce regard en perpétuel combat semblait vouloir tout dire et rien à la fois, paradoxe mystérieux et profond cherchant des réponses dans des questions muettes et aériennes.
Oui, c’était la seule chose dont il se souvenait et il s’y raccrochait désespérément, tel un naufragé agrippant une bouée de secours en flammes sur une mer de ténèbres.
Tout autour de lui, il ne pouvait voir que la nuit. Une obscure et étouffante noirceur, intouchable mais bien présente…